Bilan de l’appel à projets 2019

L’AFLD a reçu sept candidatures dans le cadre de l’appel d’offres de recherche diffusé en avril 2019.

Les candidatures ont été examinées et évaluées par le Comité d’orientation scientifique (COS) qui a rendu un avis favorable au soutien de quatre projets.

1. Utilisation de la technique des réseaux moléculaires pour la recherche de substances interdites
(Medhi BENIDDIR, UFR Pharmacie, Université Paris-Sud)

Le but de ce projet est de développer une approche pour identifier et/ou détecter les molécules dopantes n’apparaissant pas dans la Liste des substances interdites. Cette initiative s’inscrit dans les orientations affichées de l’appel à projet. L’approche en question, nommée « réseaux moléculaires », tire profit des dernières avancées de traitement chimio-informatiques des données issues de l’analyse par spectrométrie de masse tandem (MS/MS). Cette technique est capable d’organiser et de visualiser des données MS/MS sous la forme de carte de similarité spectrale, mettant en lumière l’existence de groupes spectraux ainsi que leurs degrés de similarité. Ainsi, au départ d’une base de données spectrale des substances dopantes référencées à l’heure actuelle, les réseaux moléculaires pourront non seulement identifier des composés connus mais également détecter des analogues structuraux. Ces analogues peuvent être des métabolites ou tout simplement de nouvelles substances partageant un motif structural rappelant un composé dopant.

2. Construction et validation d’un modèle métabolomique pour le dépistage de l’administration d’hormone de croissance
(Gaud DERVILLY-PINEL, LABERCA-ONIRIS, Nantes)

L’utilisation de l’hormone de croissance comme agent dopant chez les sportifs est décrite depuis les années 80, mais la détection de cette substance demeure très limitée, notamment en raison de la fenêtre de détection courte.

Ce projet s’inscrit dans le thème : « Application de nouvelles techniques analytiques au dépistage de substances dopantes ». En effet, les stratégies dites « omiques » bien que maintenant utilisées dans certains domaines comme la lutte contre le dopage chez l’animal de sport ou de production, ou encore, pour le diagnostic de plusieurs maladies humaines (e.g. cancer, infarctus, carence en GH), ne sont pas encore mises en œuvre chez l’homme pour la lutte contre le dopage. Ce projet vise donc à transposer ces approches, établir et confirmer la preuve de concept et proposer à la communauté antidopage humaine de nouveaux outils de dépistage de l’usage frauduleux de substances interdites. L’agence mondiale antidopage (AMA) encourage vivement les laboratoires à développer de telles stratégies et affiche clairement la métabolomique comme priorité de financement par le nouveau fond de recherche de l’AMA.

3. Étude de la cinétique d’élimination urinaire d’une thérapeutique glucocorticoïde, après infiltration intra articulaire ou abarticulaire chez le sujet adulte jeune sportif
(Bruno CHENUEL, Faculté de médecine de Nancy)

L’objectif du projet est la détermination de la cinétique d’élimination urinaire et les normes des concentrations de glucocorticoïdes dans les urines dans les suites d’un geste d’infiltration intra-articulaire ou péri-articulaire d’un glucocorticoïde classique ou de forme retard seront étudiées.

L’étude serait réalisée sur des patients sportifs pris en charge en milieu rhumatologique ou de médecine et traumatologie du sport, bénéficiant dans leur prise en charge conventionnelle d’une infiltration intra-articulaire ou péri-articulaire d’un glucocorticoïde classique ou de forme retard avec ou sans repérage échographique. Un suivi systématique des taux urinaires de glucocorticoïdes sera entrepris deux fois par semaine pendant 3 mois.

Outre la détermination de la cinétique d’élimination urinaire des glucocorticoïdes injectés et les valeurs de références en fonction du temps des concentrations urinaires, le projet propose la réalisation d’analyses capillaires.

Enfin, des comparaisons seront réalisées pour savoir si le repérage échographique précis du site d’injection permet de limiter le risque de passage systémique des glucocorticoïdes.

4. Le dopage dans le MMA : étude exploratoire de l’usage et de l’offre
(Bertrand FINCOEUR, Université de Lausanne)

Ce projet de recherche a pour objectif de mieux comprendre et analyser la problématique du dopage dans les sports de combat et plus particulièrement dans les arts martiaux mixtes (MMA), une discipline sportive émergente au niveau mondial et sur laquelle pèsent des soupçons de diffusion large des pratiques de dopage.

Le projet a pour ambition de répondre à quatre questions de recherche :

  1. Quelle est l’attitude des pratiquants de sports de combat et de MMA en particulier à l’égard du dopage ?
  2. Quels sont les patterns d’usage du dopage dans les sports de combat et le MMA en particulier ?
  3. Comment se déroule la socialisation (pairs, encadrants, etc.) au dopage dans les sports de combat et le MMA en particulier ?
  4. Quels sont les réseaux d’approvisionnement de produits dopants dans les sports de combat et le MMA en particulier ?

Le projet repose principalement sur une méthodologie qualitative, à savoir des entretiens de recherche auprès de pratiquants et encadrants (entraîneurs) de sports de combat et de MMA en particulier, évoluant tant au niveau amateur que professionnel.